Qu’est ce qu’un travelling ?

Bonjour à tous et bienvenue sur apprendre le scénario !

Je suis Swann et, une fois encore, je prends les manettes d’apprendre le scénario le temps d’un article.

Aujourd’hui, j’ai décidé de vous parler un peu technique. Rien de très compliqué, rassurez-vous, il s’agira surtout de se familiariser avec les principaux termes techniques employés sur un plateau de tournage, à commencer par le travelling.

Et puis, il peut être intéressant d’avoir ces quelques notions de mise en scène lors de l’écriture de votre scénario !

Petite histoire du travelling

Lorsque j’étais étudiante, je retenais mes leçons principalement à travers les anecdotes qu’on me racontait; et celle-ci en fait partie:

Il semblerait que le travelling ait été inventé en 1896 (soit un an seulement après l’invention du cinématographe) par l’un des opérateurs des frères Lumière. Celui-ci se trouvait à Venise et filmait la ville depuis sa gondole, créant ainsi un mouvement de caméra qui est … le travelling ! Au départ, le travelling s’appelait alors “vue panoramique Lumière”, re-baptisé travelling dans les années 1920 par un critique de cinéma.

Si en ce jeudi matin, la fainéantise me prenait, je vous dirais que pour comprendre le principe du travelling, il vous suffit simplement de visionner le générique d’ouverture du Mépris de Jean-Luc Godard. 

Dans cette célèbre séquence, on découvre l’envers du décor et notamment le principe du travelling ! Ici, Raoul Coutard, le chef opérateur (qui joue son propre rôle) est perché sur sa dolly ( la caméra montée sur les rails) et suit le personnage féminin à l’aide d’un travelling.

Mais, étant pleine de bonne volonté, je vais quand même vous détailler un peu plus le principe du travelling (même si cela ne vous empêche pas de visionner ce chef d’oeuvre !)

Alors, le travelling, c’est quoi ?

Le travelling, c’est un mouvement de caméra (l’un des plus communs au cinéma) le plus souvent effectué à l’aide d’une caméra glissée sur des rails et créant ainsi un effet de fluidité. Il existe plusieurs types de travelling:

  • le travelling latéral ou horizontal: la caméra est placée perpendiculairement aux rails (voir la photo ci-dessus, tirée du Mépris). Il s’agit alors de créer un balayage du décor ou bien de suivre le déplacement d’un personnage.
  • le travelling vertical: la caméra monte ou descend. Ce travelling sert notamment à mettre l’accent sur un détail ou bien, utilisé en début de séquence, il peut introduire progressivement le lieu de l’action.
  • le travelling avant/arrière: la caméra est parallèle aux rails, elle peut avancer ou reculer. Il s’agit ici de changer d’échelle de plans, de se rapprocher de l’objet filmé ou bien de s’en éloigner.
  • le travelling circulaire: les rails sont placés en cercle ou arc de cercle, la caméra effectue alors une rotation autour de l’objet/personnage filmé.
  • Le travelling compensé: Un peu moins répandu, il consiste à faire un zoom avant tout en reculant sa caméra et vice-versa afin de créer un effet de compensation (d’où son nom). Au-delà du mouvement recherché, il s’agit surtout d’un moyen d’illustrer le trouble, le vertige chez le personnage.
Un célèbre exemple du travelling compensé qui traduit parfaitement le trouble du personnage.

Autre petite anecdote afin de bien mémoriser le principe de travelling compensé:

Le travelling compensé a été inventé par Alfred Hitchcock dans son film Vertigo, afin de traduire visuellement le vertige de son personnage. D’ailleurs, le travelling compensé est aussi appelé effet Vertigo ! Voici la séquence:


On a donc vu que le travelling pouvait se faire: en gondole et sur des rails, mais il peut aussi se faire: en voiture (par exemple, la séquence finale d’À bout de souffle de Jean-Luc Godard), en fauteuil roulant (eh si ! Ça aussi Godard l’a fait, toujours dans À bout de souffle), la preuve en photo:

Mais le travelling peut aussi se faire à pied, avec la caméra portée et la fameuse steadicam !

La caméra portée

Comme son nom l’indique, le travelling par caméra portée, c’est lorsque l’opérateur porte directement sa caméra à l’épaule, créant ainsi une immense liberté de mouvement et une sensation d’immersion pour le spectateur. Le seul hic, c’est le poids de la caméra qui fatigue très vite le technicien, d’où l’invention de la steadicam !

La steadicam

La steadicam est un système de stabilisation de caméra. Celle-ci est reliée à l’opérateur via un bras mécanique et un harnais; et permet alors la même liberté de mouvement de la caméra portée MAIS sans la même contrainte physique, puisqu’elle ne repose pas entièrement sur les pauvres épaules du technicien !

La steadicam est crée en 1972 par Garrett Brown pour une utilisation dans le milieu publicitaire. Mais ça, c’était avant Stanley Kubrick et Shining ! La steadicam connaît une envolée commerciale et une utilisation massive dans le cinéma suite à la démonstration qu’en fait Kubrick dans son film !

Il faut dire que cette séquence constitue un spot publicitaire plutôt efficace pour la steadicam !

Maintenant que vous en connaissez davantage sur le travelling, n’hésitez pas à rivaliser face à ce cher Monsieur Godard, et inventez vos propres travellings à vélo, à skate ou à overboard (quoi que l’idée me paraisse quelque peu bancale…)

Je vous abandonne sur cette séquence (à ne surtout pas visionner avant d’aller dormir !) et vous dis à très bientôt sur apprendre le scénario !

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