Comment écrire un court métrage ?

La structure d’un court-métrage pose souvent problème. Et à juste titre. La structure d’un long métrage comme notion standardisante pose déjà problème. Pour le court-métrage cette notion est encore plus à prendre avec des pincettes. Dans cet article, je te donne des pistes de réflexions sur le court-métrage.

Qu’est-ce qu’un court métrage ?

Un court-métrage se définit tout d’abord par sa longueur.

  • On parle de très court-métrage pour des films de moins de 5 minutes. C’est le cas des Nikon Film Festival par exemple.
  • De court-métrage entre 5 et 25 minutes.
  • De moyen-métrage de 25 à 59 minutes.
  • De long-métrage pour les films de 1h à 4h.

Vous trouverez certainement d’autres minutages limitant ces formes. Les règles restent assez floues.

De mon point de vue, le court-métrage est avant tout une question de logique de diffusion. Le court-métrage est diffusé principalement en festival, à la télévision, et sur internet via des plateformes d’échange comme Youtube. À noter que les courts-métrages étaient autrefois diffusés en première partie des longs-métrages dans les salles de cinéma.

Aussi, le court-métrage est pour le jeune auteur un baptême du feu pour se faire sa place sur l’échiquier cinématographique avant le grand saut vers le long métrage. C’est une façon pour lui de faire ses armes et ses preuves sur des enjeux financiers moins importants. Spielberg, Scorsese, Godard sont passés par là !

Comprenez alors qu’un court-métrage, au-delà des critères de minutage, joue comme une carte de visite pour le jeune réalisateur en devenir.

Cela étant, le court-métrage impose de restreindre l’écriture et le traitement à des enjeux scénaristiques moins denses et moins nombreux. Et c’est ce que nous allons voir.

Quelle structure pour un court métrage ?

Si le court-métrage peut reprendre une structure très similaire à celle d’un long-métrage dans sa logique, la réduction du temps disponible au déroulé de l’histoire suppose quelques contraintes pour l’auteur.

Voici quelques pistes de réflexions :

  • Aller à l’essentiel. Vous vous devez d’aller droit au but.
  • Logique combinatoire : l’auteur se doit d’aller plus vite. Pour se faire, il peut cumuler certains éléments clés de l’intrigue en une scène. L’auteur doit jouer d’ingéniosité pour la faire se dérouler sur un temps plus court.
  • Réduire le nombre de lieux et la plage temporelle.
  • La logique des trois actes peut être appliquée de manière bien plus souple et transgressive.
  • Réduire l’intrigue à un seul et unique objectif pour votre héros est nécessaire.
  • Possibilité de finir l’histoire en suspend. Attention à ne pas abuser de ce final en queue de poisson. Si l’auteur maîtrise son sujet, le spectateur l’acceptera. Sinon vous risquez de paraître “amateur” dans le mauvais sens du terme. Construisez votre intrigue.
  • Évitez les intrigues secondaires. Vous ne pourrez que très difficilement tout traiter. Les héros (et les enfants) d’abord !
  • La caractérisation de votre héros sera plus courte. Préférez sa caractérisation par l’action pour faire d’une pierre deux coups !

Le court métrage sans structure

Effectivement, certains court-métrages sortent du lot car exempts de structure. C’est tout à fait possible !

Vous pouvez tout à fait vous écarter d’une logique stéréotypée et attendue en prenant la liberté de transgresser ce carcan classique.

Le court-métrage peut être le support de nombreuses expérimentations à la fois graphiques mais aussi scénaristiques. C’est l’occasion rêvée de vous laisser aller.

N’essayez pas nécessairement de coller à une structure classique si votre histoire ne rentre pas dans cette case. Lâchez-vous ! C’est le support parfait pour réinventer le 7ème art et tester de nouvelles idées.

Un court métrage n’est pas un long métrage

La plus grosse erreur dans l’écriture d’un court métrage est de vouloir écrire … un long métrage.

Cela a plusieurs explications.

Tout d’abord, nous sommes très peu habitués à ce format court. Combien de courts avez-vous vu et combien de longs avez-vous vu ? Pour mieux comprendre la logique du court-métrage, je vous invite fortement à en regarder à foison. Qui plus est, il est assez difficile de voir de “véritables court métrages” en ligne. Il va falloir soit vous coucher tard (les diffusions sur chaîne sont tardives) soit vous déplacer en festival (et boire des bières).

Mais aussi parce que, dans le fond, nous voulons tous écrire des longs… Et nous voulons, très certainement aller trop vite. Toutes nos idées sortent sur 20 pages, et c’est indigeste. Essayez de faire tenir le seigneur des anneaux version longue sur 20 minutes … Ca risque d’être folklorique !

Il va donc falloir limiter vos envies et réduire le nombre de vos idées pour faire tenir tout ça en quelques minutes.

J’espère avoir pu vous aider.

Je vous dis à bientôt.

Timothée.

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