Pourquoi tu dois te débarrasser de ton ego pour grandir en tant que jeune auteur ?

Je pense qu’on devrait arrêter de se mentir à soi-même.

En tant que jeune auteur, donc en tant qu’individu ayant l’envie de raconter des histoires nous avons de l’égo. Très certainement plus que la moyenne d’ailleurs.

Quand on y pense, on voudrait que des gens prennent le temps de nous lire, de nous payer, de nous subventionner et de nous féliciter. C’est assez étrange comme démarche non ?

Et cet ego, parfois il nous fait mal et nous empêche de grandir.

Dans cet article, j’aimerais te partager mon expérience en tant que jeune auteur avec un ego sur-dimensionné et comment tempérer cet ego m’a aidé à grandir.

“Aucun talent artistique dans ce dossier.”

Voilà ce qu’un membre d’un jury m’avait écrit par rapport à l’un de mes projets.

Bien entendu, la critique était plus longue, mais je vous jure, elle commençait comme ça.

J’avais mis tout mon coeur dans ce projet. J’avais tout donné ! Et ce n’était pas assez pour convaincre ce jury.

Et comme toute personne avec trop d’égo, en mode grosse victime je me suis dit … “Vous êtes des gros cons qui ne comprennent rien”.

Pendant longtemps, j’étais convaincu que j’avais profondément raison. Et vous savez quoi, aujourd’hui, je me dis le contraire. Ils n’avaient pas raison dans la manière de le dire évidemment, mais dans le fond du problème.

J’ai relu mon film. Il n’y avait effectivement dans ce dossier pas de “talent artistique transcendant”.

Le problème c’est qu’on a intégré dans notre éducation que EFFORTS + SACRIFICE = RÉCOMPENSE.

Et l’équation n’est pas tout à fait juste. Bien entendu, il faut des efforts et de la résilience. Mais ce n’est pas parce que vous avez donné ce que vous pensez être plus que votre voisin en termes d’efforts que vous en serez récompensé.

Votre ego ne fera pas tout.

Quand ça commence à puer la merde.

Je reprends mon histoire.

Bref, je suis blessé, je me sens incompris. Je me renferme dans mon ego en prétendant que les autres sont des idiots et que moi avec mes 3 petits mois d’expérience je sais tout.

Alors, j’écris un autre projet, non pas pour le plaisir de raconter quelque chose mais pour “réussir”, pour “prouver que je sais”.

Et vous savez quoi : là ça commence à bien puer la merde.

Vous vous rappelez quand vous écriviez vos premières histoires quand vous étiez petits ?

Vous devez absolument retrouver ce plaisir et ne pas le perdre des yeux. Si vous perdez ça, vous perdez tout.

Quand j’avais 10 ans, je dessinais des bandes dessinées dès que j’avais du temps libre. J’adorais ça ! Je m’éclatais tout simplement. Je n’avais aucune barrière psychologique. Je faisais, tout simplement.

De mes 8 à 15 ans, je dessinais des BD en permanence. Je m’amusais comme un fou ! Voilà une bande dessinée dessinée pendant mes vacances scolaires. Je devais avoir 10 ans. J’écrivais le scénario au fur et à mesure. Mon grand père me donnait les feuilles de son imprimante et c’était parti.

Écrire par égo ? Mauvaise idée. Sauf si vous êtes un rappeur américain.

Bref, j’écris ce projet, et c’est absolument nul. Mon écriture est complaisante et mon idée bancale.

J’arrête d’écrire parce que les autres sont des gros blaireaux.

Alors j’arrête d’écrire parce que “les autres sont des gros cons”.

1 mois.

2 mois.

3 mois …

Et là, je commence à prendre du recul.

L’écriture, j’aime ça. Alors pourquoi j’écris pas ?

Lucidité : avant j’écrivais pour moi, maintenant j’écris pour des commissions.

Je me suis bloqué avec mon propre ego.

N’écrivez jamais pour plaire aux autres ou pour vous prouver quelque chose. On le ressentira à la lecture. Écrivez d’abord pour vous parce que votre histoire en vaut la peine. Vous devez être humble dans la façon dont vous portez votre projet. Vous êtes au service de votre histoire, et pas l’inverse.

Allez dans des festivals rencontrer des jeunes auteurs et vous verrez. La plupart d’entre eux sont d’une part brillants, d’autres part humbles. Je dis pas que vous ne rencontrerez pas deux trois gais lurons écrasants de complaisance … Mais ce ne sera absolument pas une majorité.

Vous rencontrerez des gens comme vous et moi : timides et introvertis. En fait, des gens qui écrivent des histoires. Mais surtout vous verrez des gens qui portent leur projet comme on porte un enfant. Et TOUS sont sincères.

J’entends toujours des gens critiquer les sélections du CNC, “tiens c’est un film de merde, encore un drame social pourri bla bla bla”. Mais lisez les dossiers. Mettez votre égo de côté et lisez-les ces foutus dossiers au lieu de vous fier uniquement à votre ego sans en lire une ligne.

Peut-être que vous en apprécierez pas le sujet, peut-être que vous n’aimerez pas telle ou telle manière d’écrire, mais vous verrez que ces gens sont sincères.

Montez un dossier et vous verrez. Il est presque impossible d’aller au bout d’un dossier sans honnêteté, conviction et une vraie urgence d’histoire. Et c’est encore plus compliqué d’aller au bout d’un financement avec ses hauts et ses bas sans cette même résilience.

Revenons à nos moutons. C’est en me cachant derrière mon égo que je n’ai pas pris en compte les critiques, c’est en me cachant derrière mon égo que j’ai failli abandonner l’écriture.

Le changement c’est maintenant !

Alors j’ai décidé de changer.

Maintenant, je prends du recul. On critique mes projets : tant mieux ! Au moins on me lit et on me fait des retours.

J’ai des choses à apprendre ? Tant mieux, je suis là pour ça, j’écoute et je suis studieux.

Mon projet n’a pas été pris ? Pas de soucis, le prochain sera encore meilleur.

Pour résumer :

Essayez de progresser constamment.

Soyez constructif.

Écrivez avec plaisir. (Ou au moins essayez.)

N’écrivez jamais pour les autres.

Aimez vos histoires et vos personnages.

Et ne vous découragez pas.

Un jour vous le ferez ce film ! Peut-être dans 1 mois, 2 mois ou 2, 3, 4, même 10 ans ! Qu’importe !

Sauf … si vous vous perdez dans votre ego.

J’espère que cet article vous aura aidé.

Je vous souhaite comme toujours le meilleur.

N’oubliez pas que cet article n’est que mon avis. Je ne pense aucunement avoir la science infuse. Peut-être que vous êtes d’accord avec moi, peut-être pas. Et tant mieux. Échangeons ensemble et partageons nos expériences.

Car ensemble … Tout devi …

Vous connaissez.

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