La relation auteur/producteur est essentielle au succès de votre projet. Sans une bonne relation entre ces deux parties, votre film a de grandes chances d’être mauvais ou pire, de ne pas voir le jour. J’ai eu plusieurs expériences dans ce domaine et j’en ai tiré quelques leçons. Dans cet article, j’ai décidé de partager avec toi 5 conseils pour une relation auteur/producteur saine.
Voir le même film
Ce qui vous lie à votre producteur de prime abord, c’est votre film. Ou du moins, le film qui n’a pas encore vu le jour. Et ce projet, vous devez en avoir une idée commune.
Avant de rencontrer un producteur, il est important de bien le choisir, de voir ce qu’il fait, car le développement d’un film peut prendre des années. Il faut s’assurer que les deux parties voient le même film.
Marie Armelle Imbault,SACD : source ici
Discutez de votre film autant que possible et alignez vos visions. Vous devez regarder de concert dans la même direction.
Le maître mot : confiance
La confiance en votre producteur/productrice est fondamentale. Vous ne pouvez pas : faire à moitié confiance ou ne avoir pas confiance du tout en votre producteur. Si votre relation part dans le deuxième cas de figure, il est grand temps de mettre les choses au point ou d’arrêter cette collaboration. Si la méfiance s’installe vous êtes cuits.
Les conseils qui suivront ne serviront qu’à maintenir cette confiance jusqu’au boût.
Demandez des explications
Il se peut que vous ne compreniez pas les décisions de votre production. Ca arrive. Parfois vous aurez raison d’être en colère, parfois vous aurez juste un coup de retard. Et susceptibilité d’auteur oblige, vous ne vous en rendrez pas compte.
Par exemple, un producteur peut changer des éléments de votre dossier de production pour tel ou tel financement en mettant en avant ce qui doit l’être pour maximiser vos chances.
“Quoi ?! Depuis quand mon film se tourne en Poitou Charentes ?”
Votre objectif : éviter les mal-entendus. Et pour se faire, vous devez demander des explications. N’ayez pas peur de demander quand vous ne comprenez pas. Surtout si comme moi vous débutez, on ne vous prendra pas de haut et personne ne se moquera de vous.
Pour que la confiance règne, vous devez vous exprimer, tout simplement.
Vous êtes l’auteur !
Vous allez parfois être en conflit, c’est inévitable. Et c’est tout à fait normal. Le film dont vous rêviez sur le papier se confrontera à des réalités de terrain. C’est pénible, mais c’est comme ça.
Vous ne pourrez pas faire ce plan à l’hélicoptère et engager Brad Pitt comme figurant … Désolé.
Toutefois, vous allez devoir défendre vos envies artistiques si elles vous semblent essentielles à votre projet. Mais vous allez aussi devoir écouter votre producteur et faire des compromis. C’est le jeu ma pauvre Lucette.
Prenez du recul, écoutez, mais ne vous laisser pas faire sur tous les sujets !
Aussi, pendant la phase d’écriture, votre producteur va vous donner son avis sur votre scénario. Parfois il aura raison, parfois il aura tord. Et il va falloir défendre vos idées. N’oubliez pas que c’est un dialogue ! Pas un monologue. C’est un ping pong. Toutefois, n’oubliez pas qu’un producteur a une vision à la fois artistique mais aussi financière. Il n’est pas l’auteur du projet mais ne le prenez pas de haut pour autant. Écoutez, comprenez et tranchez.
Le producteur est-il votre ami ?
Certains auteurs sont comme chien et chat avec leur producteur. D’autres préfèrent des relations plus froides se limitant au domaine professionnel. J’ai vécu les deux. Et je ne pourrais pas dire quelle expérience était la plus bénéfique pour mes projets.
Je pense qu’il y a un juste milieu. Si vous êtes très amis, vous aurez peut-être peur de vous envoyer bouler … Si vous vous limitez au professionnel, il sera peut-être plus dur de parler de choses intimes. Écrire un film, c’est personnel, c’est mettre sur papier ce que l’on ressent au fond de soi. Et le producteur est celui qui doit comprendre ces intentions. En ayant des relations “froides”, vous aurez peut-être plus de mal à vous dévoiler complètement.
En revanche, vous n’avez pas à être meilleurs amis du monde. Je connais certains auteurs qui s’engeulent en permanence avec leur producteur/productrice. Mais qui ne font que vanter à quel point leur relation est saine. Et ça, je trouve ça marrant et pas si bête.
Qu’importe votre entente, vous devez entretenir votre relation à tout prix.
- Donnez-vous des nouvelles régulièrement !
- Intéressez vous au projet de votre production.
- Ne disparaissez pas du jour au lendemain sous prétexte que vous n’arrivez pas à avancer sur votre projet. Au contraire, votre producteur est là pour vous accompagner dans les coups durs. Et c’est dans ces moments là que vous créerez une belle et saine relation de confiance.
Lisez vos contrats … merde !
La production d’un film est aussi (voir beaucoup) une affaire administrative. Si vous débutez vous ferez l’erreur de tout jeune auteur : heureux d’enfin signer un contrat d’auteur, vous ne le lirez pas.
ERRREEEUUUUUURRRRR ! Bon je dis ça comme si je n’étais pas l’idiot du village. Mais je vous rassure, j’ai fait cette erreur à chaque fois. Quand tout se passe bien, ça baigne mais quand ça commence à sentir le moisi, on fait moins les malins.
Alors lisez vos contrats ! Ne signez pas tout de suite.
Bon à savoir : la SACD propose gratuitement de lire vos contrats. Faites vraiment attention à ça ! Même si vous avez une confiance aveugle en votre production. Là n’est pas la question. Signeriez vous un contrat avec un banquier sur 2 ans sans le lire ? Si vous signez un contrat d’auteur c’est que vous êtes sorti de l’amateurisme. Et l’administratif fera partie de l’équation.
Avant de vous laisser, je vous invite grandement à lire ce document de la SRF expliquant en détails la relation auteur/producteur.
J’espère avoir pu vous aider.
Je vous dis à très vite.
Timothée
PS : n’hésitez pas à nous parler de vos expériences dans les commentaires. Je n’ai pas la science infuse. Le but de ce blog et de partager ensemble nos expériences.
Je m’appelle Timothée, je suis un jeune auteur passionné. Je partage sur ce blog tout ce que j’apprends sur mon chemin d’auteur en herbes.