Le terme backtory (avant l’histoire) renvoie au passé d’un personnage de fiction. Le passé de votre personnage comporte une part d’ombre, des évènements de vie traumatisants mais surtout des éléments ayant eu un impact significatif sur son rapport à lui-même et aux autres. Cette notion est essentielle et s’intègre dans le récit à retardement. En évoquant se passer, le spectateur comprendra mieux le personnage et développera par conséquent une compréhension plus intime de sa personnalité. Dans cet article, je vous explique comment utiliser le background de votre personnage à votre avantage dans votre scénario.
Un élément fonctionnel
Le background nous en avons tous. Elle repose principalement sur des intégrations souvent erronées du passé. Interprétation mauvaise dont le personnage n’a pas conscience, induisant malheureusement des comportements adaptatifs inadéquats.
On peut grossièrement parler de pensées limitante ou bien de comportements dysfonctionnels.
Imaginez un personnage ayant vécu dans son enfance un abus sexuel. Face à l’invraisemblable, l’adulte devenu s’est construit par adaptation sur une base non saine. Sûrement que l’enfant du passé s’est responsabilisé de l’évènement : “j’ai du faire quelque chose pour mériter ça. Je suis le coupable, j’ai du provoquer cette agression”
En ayant intégré cette fausse pensée, le comportement à l’âge adulte peut devenir inapproprié. Le sujet est vaste mais on peut facilement imaginer la difficulté à faire confiance, la perte d’estime de soi, la culpabilité excessive etc.
C’est donc votre travail de construire à travers les évènements et obstacles du récit la libération de ces fausses-croyances.
En intégrant ces éléments à votre récit, vous donnerez de la densité psychologique à votre personnage, je dirais même plus une authenticité humaine. Mais aussi une certaine dynamique évolutive où le personnage pourrait à force d’expériences et de remises en question, guérir de ce poison et évoluer favorablement libéré de ses entraves.
J’ai pris un exemple extreme évidemment mais cela peut être plus simple : la jalousie excessive ruinant la vie amoureuse d’un personnage peut être le reflet d’une tromperie du passé, l’agressivité : une adaptation à la non-validation des émotions de l’enfant du passé.
Comprenez bien que le défaut d’une personne n’est pas inné. Il provient d’une mauvaise éducation, d’une adaptation comportementale, de schémas répétitifs.
Là où dramaturgiquement parlant cela devient intéressant c’est que ce passé non-guéri impacte la vie du personnage et de son entourage de manière négative. Cette matière psychologique fera la richesse de votre personnage et constituera le lit de ses obstacles internes.
Et le véritable enjeu d’une histoire n’est pas tant dans la réussite de la quête amenée par l’appel à l’action mais la guérison intérieure ! Rappelez-vous qu’un récit se compose en surface d’une évolution extérieure mais également sous cette surface d’une évolution intérieure.
Attention : Pas besoin d’étaler la vie du personnage dans de longue tirades. De simples moment de parole où le personnage exprime son ressenti peuvent le lancer sur la voie de la guérison. Tout comme des indices évocateurs. Le spectateur peut très bien deviner ce passé, il n’a pas obligatoirement à être explicite.
Mise en garde sur les fiches personnages trop détaillées
N’oubliez pas que vous n’avez que 1h30 de film. Le but n’est pas de filmer une thérapie. Mais d’utiliser les obstacles du récit comme une prise de conscience par l’action et plus largement le changement.
C’est pour cela que je vous mets en garde de l’overdose d’informations sur votre personnage sans conséquences directes sur le récit. Nul besoin de connaître la nature du lien avec la mère, le grand-père, le cousin etc. Sauf si bien sûr affecte le comportement montré à l’écran.
Le background justifie le comportement inadapté d’un personnage, le rendant plus emphatique aux yeux des spectateurs. On parle parfois même dans les ouvrages anglais de ghost, un fantôme du passé sous forme de secret que le personnage n’a jamais dévoilé venant le hanter au quotidien et distordre sa vision du monde.
Un bon auteur se doit de développer des connaissances psychologiques et comprendre les dynamiques de vie d’un individu.
Je vous invite donc à vous procurer des ouvrages sur le sujet pour construire des personnages plus denses.
Je m’appelle Timothée, je suis un jeune auteur passionné. Je partage sur ce blog tout ce que j’apprends sur mon chemin d’auteur en herbes.