Qu’est ce qu’un bon adversaire ?
👉Un bon hĂ©ros n’est rien sans un bon adversaire. C’est d’ailleurs en grande partie l’adversaire qui permet de dĂ©finir le hĂ©ros. Batman solidifie ses positions face au Joker, Harry Potter Ă©volue par rapport Ă Voldemort, Luke se dĂ©finit par rapport Ă Vador. Le hĂ©ros et l’adversaire veulent la mĂŞme chose mais d’une manière diffĂ©rente. C’est dans cette diffĂ©rence que se crĂ©e le conflit.
âś…C’est par la confrontation avec l’adversaire que le hĂ©ros change, se transforme. Je dirai mĂŞme que d’une certaine manière, l’antagoniste est le meilleur alliĂ© du hĂ©ros pour le faire avancer.
Il est essentiel de définir avec précision la relation entre votre héros et votre antagoniste. Les deux fonctionnants de pair.
Créez un personnage incroyablement bon pour attaquer la plus grande faiblesse du héros. Anatomie du Scénario, John Truby.
Le cas de Batman et du Joker :
👉 C’est essentiel : l’adversaire doit attaquer le hĂ©ros pile poil lĂ oĂą ça fait mal. Prenons comme exemple Batman The Dark Knight qui est un exemple parfait. Lorsque Batman cogne le Joker regardez sa rĂ©action.
Il rit ! Pire encore il dit Ă Batman : “tu n’as rien pour me menacer, mĂŞme ta force !”
âś…Batman est incroyablement fort. Il impressionne ses adversaires par la peur. /❌Le Joker ne craint pas la peur. Il s’en amuse. La douleur ne lui fait rien.
âś…Batman a comme valeur de ne jamais tuer. /❌Le Joker tue par plaisir et n’a pas peur de se faire tuer.
En d’autres termes, le Joker fait de la force de Batman une faiblesse. Le Joker veut que Batman le tue, ça l’amuse. Et Batman lui ne tue pas, il se contente de faire peur. Le Joker le pousse dans ses retranchements moraux. Batman sait pourtant qu’il faudra tuer le Joker pour mettre fin Ă la tyrannie. Le Joker appuie pile poil lĂ oĂą ça fait mal. C’est ce que votre adversaire doit faire.
Les 6 points clés de Truby pour un duo Héros/Adversaire Réussi :
Dans son livre l’Anatomie du ScĂ©nario, John Truby propose une caractĂ©risation en 6 points clĂ©s.
1 – Rendre l’adversaire nĂ©cessaire :
Le principal adversaire est la personne la plus Ă mĂŞme d’attaquer la faiblesse majeur du hĂ©ros. Et il doit l’attaquer san relâche, constamment. L’adversaire nĂ©cessaire force le hĂ©ros Ă surmonter sa faiblesse. En d’autres termes, l’adversaire nĂ©cessaire permet au hĂ©ros de grandir.
2 – Rendre l’adversaire humain :
Un adversaire humain est un adversaire aussi complexe et aussi intĂ©ressant que le hĂ©ros. Le concept de de double procure un certain nombre de points sur lesquels le hĂ©ros et l’adversaire peuvent ĂŞtre comparĂ©s, ce qui permet de mieux les dĂ©finir l’un l’autre, par contraste.
3 – Doter l’adversaire de valeurs qui s’opposent Ă celles du hĂ©ros :
Dans les bonnes histoires, les valeurs de l’adversaire entrent en conflit avec celles du hĂ©ros. C’est par le biais de ce conflit que le public dĂ©termine quel style de vie est supĂ©rieur Ă l’autre. La rĂ©ussite de l’histoire repose en grande partie sur la qualitĂ© de cette opposition.
4 – Mettre dans la bouche de l’adversaire un argument moral convaincant mais erronĂ© :
Dans les histoires bien Ă©crites, le hĂ©ros et l’adversaire pensent tous deux qu’ils ont raison, et tous deux ont de bonnes raisons de le croire. Tous deux ont tort, mais de manière diffĂ©rente. L’adversaire doit justifier ses actions d’un point de vue moral, tout comme le fait le hĂ©ros.
5 – Rendre le hĂ©ros et l’adversaire similaires par certains aspects :
Le contraste entre le hĂ©ros et l’adversaire n’a d’intĂ©rĂŞt que s’il oppose deux ĂŞtres qui prĂ©sentent de fortes similaritĂ©s. Chacun d’entre eux symbolise alors une approche lĂ©gèrement diffĂ©rente du mĂŞme problème.
Il ne faut jamais penser le hĂ©ros et l’adversaire comme des extrĂŞmes opposĂ©s. Il s’agit plutĂ´t de deux possibilitĂ©s dans un Ă©ventail de possibilitĂ©s. Le conflit entre le hĂ©ros et l’adversaire n’est pas un conflit entre le bien et le mal mais celui de deux personnages qui ont des faiblesses et des besoins.
6 – Situer l’adversaire dans un lieu oĂą se trouve le hĂ©ros :
Quand deux personnages ne s’aiment pas, elles tendent Ă se diriger dans des directions opposĂ©es. Mais si tel est le cas dans votre histoire, vous Ă©prouverez de grandes difficultĂ©s Ă construire le conflit. La bonne technique consiste Ă trouver une raison naturelle qui explique pourquoi le hĂ©ros et l’adversaire restent au mĂŞme endroit tout au long de l’histoire.
Dans les films :
Dans Star Wars IV : Luke Skywalker / Dark Vador
- ✅Luke est un apprenti jedi. /❌Dark Vador est un grand maître Jedi.
- âś…Luke souhaite faire le bien et rĂ©tablir la paix en soutenant la cause Rebelle. / ❌Dark Vador souhaite lui aussi faire le “bien” et rĂ©tablir la paix en soutenant l’Empire.
- ✅Luke croit au côté lumineux de la Force /❌Dark Vador croit au côté Obscur de la Force.
- DĂ©bat moral : Luke et Vador souhaitent la mĂŞme chose : la paix dans l’Empire. L’un pense que la cause Rebelle est juste, l’autre pense que le contrĂ´le totale, la dictature apporterait la paix.
Je vous invite Ă regarder cette superbe video de Lessons from the Screenplay pour finir ce chapitre.
Ou encore cette video de Think Story :

Je m’appelle TimothĂ©e, je suis un jeune auteur passionnĂ©. Je partage sur ce blog tout ce que j’apprends sur mon chemin d’auteur en herbes.